1. Le « numerus apertus », c'est quoi ?
Numerus apertus signifie en latin « nombre ouvert ». Utilisé pour désigner le nombre de places minimum attribuées aux filières de santé à l’issue de la première année de PASS, il s’oppose à son prédécesseur, le numerus clausus, qui concernait alors les étudiants en PACES.
Instauré en 1971 afin de limiter le nombre d’étudiants admis dans les différentes filières de santé, le numerus clausus (« nombre fermé » en latin) représentait un nombre maximum d’étudiants admis en deuxième année, toutes filières confondues. En cela, le numerus apertus se veut réformer les études de santé, réputées comme « inaccessibles » pour beaucoup, puisqu’à l’époque, seul 1 étudiant sur 7 poursuivait des études de médecine. « PACES » et « numerus clausus » étaient alors devenus des termes anxiogènes, synonymes pour beaucoup de difficulté voire d’échec.
C’est pourquoi en 2018, le Président Emmanuel Macron a lancé le plan « Ma Santé 2022 », visant à garantir un taux de réussite plus important aux étudiants, tout en maintenant une certaine sélection. Ainsi, dès la rentrée 2021, on a assisté à l’abolition du numerus clausus et de la PACES, remplacés respectivement par le numerus apertus et le PASS (Parcours d’Accès Spécifique Santé)/la L.AS (Licence Accès Santé). Ces nouvelles voies d’accès ont pour but de diversifier le profil des étudiants admis et de garantir une réorientation pérenne en cas d’échec.
Cette volonté de réformer les études de santé a également été motivée par la pénurie de professionnels de santé qui se manifeste par exemple par les fameux « déserts médicaux » (déf. :zone géographique où la population rencontre des difficultés pour accéder à des soins de santé). Nous aborderons cette thématique un peu plus loin dans l’article.
2. Comment le numerus apertus est-il fixé ?
Ce « nombre ouvert » d’étudiants admis est fixé annuellement par le Ministère de l’Enseignement supérieur (avec avis de l’Agence Régionale de Santé) de façon à s’adapter aux besoins et capacités d’accueil des différentes régions et établissements d’études. Ainsi, ce nombre est amené à varier en fonction de l’année et de la faculté. Les établissements d’études participent activement à fixer ce nombre, tandis qu’avec l’ancien système (PACES), c’était l’État qui fixait annuellement le numerus clausus.
Le numerus apertus est donc calculé en fonction de différentes modalités : Besoins en santé et accès aux soins en fonction des territoires, données démographiques annuelles et capacités de formation par les établissements. Il permet en réalité d’adapter la formation des futurs étudiants en santé à la « réalité du terrain ».
3. Ça change quoi concrètement pour les étudiants en Santé ?
Tout d’abord, le nombre de places d’accès vers une filière de santé a augmenté, les établissements ayant désormais la capacité d’adapter le numerus en fonction des besoins annuels et de leurs propres capacités de formation. Cela devrait permettre à long terme de pallier les difficultés des déserts médicaux. En effet, en France, environ 24% des patients vivent actuellement dans un territoire à accès médical difficile.
Désormais, la voie d’accès aux études de santé n’est plus unique ; l’apparition des L.AS dont le taux de places proposées tend à rattraper celui des PASS, constitue une véritable opportunité pour certains étudiants, d’entamer une licence qui leur plaît (mathématiques, histoire, sciences de la vie, psychologie, etc.) tout en rejoignant une filière médicale par la suite. La L.AS permet également de résoudre les problèmes de réorientation en cas d’échec et de donner à des personnes avec des profils très diversifiés la chance de s’orienter vers une filière de santé. En effet, d’après le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, en 2015, le taux de réussite de la première année était de 12%, en 1 an et de 22% en 2 ans. Désormais, même après un premier échec en PASS, l’étudiant a l’opportunité de se rediriger vers une L.AS de son choix, maximisant ainsi ses chances.
Le petit mot de la fin 🙂
Que tu choisisses de suivre un PASS ou une L.AS, il s’agit dans tous les cas de croire en tes capacités ! Numerus clausus ou numerus apertus, peu importe au fond, donne toujours le maximum de toi car la difficulté reste similaire ! C’est un parcours exigeant, mais tu as largement les capacités d’y arriver, quelle que soit la filière que tu convoites ! Prends cela comme une opportunité d’accéder aux études qui te plaisent, via le parcours qui te correspond le mieux ! 🙂
